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Ausgabe:

September/2000

Spalte:

965 f

Kategorie:

Ökumenik, Konfessionskunde

Autor/Hrsg.:

Schüssler, Karlheinz [Hrsg.]

Titel/Untertitel:

Das sahidische Alte und Neue Testament sa 49-92.

Verlag:

Wiesbaden: Harrassowitz 1998. VII, 129 S. m. Abb. 4 = Biblia Coptica, I,3. Kart. DM 88,-. ISBN 3-447-04097-1.

Rezensent:

Philippe Luisier

Les versions coptes de la Bible, de par leur ancienneté et les types qu'elles représentent, sont d'un intérêt tout particulier pour la critique textuelle. Malheureusement, l'état fragmentaire et la dispersion des témoins, ainsi que la multiplicité des dialectes qui composent l'ensemble nommé "copte", rendent difficile le travail d'édition.

Mettre de l'ordre dans cet écheveau est donc une tâche méritoire. Présenté dans OrChr 79 (1995) 226-227, le projet "Biblia Coptica" entend s'y atteler. Deux premiers fascicules parus en 1995 et 1996 et le troisième, ici discuté, en 1998, nous proposent le résultat de cette entreprise. Sous la forme de cahiers de belle facture et de consultation aisée, nous trouvons la description détaillée des témoins saïdiques de l'AT. De copieux index permettent d'identifier rapidement ce que l'on cherche.

Nous n'aurions donc qu'à nous féliciter de ce travail qui constitue l'indispensable préliminaire aux éditions futures, s'il n'y avait quelques défauts qui nous laissent perplexe et des questions préalables qui ne nous paraissent pas avoir été prises en compte, hypothéquant le bien-fondé de ces publications.

Ainsi, nous ne comprenons pas pourquoi un codex qui contient Jb (?), Pr, Qo, Ct, Sg et Si peut devenir un "Propheten-Codex" (sa 75, p. 71), ni pourquoi un autre où l'on trouve la correspondance d'Abgar et de Jésus (éditée dans BIFAO 54 [1952] 22-25) et "2 Briefe des Apa Paulus" (i.e. "Paul de Tamma", éd. T. Orlandi, Rome 1988) est appelé tout de go "Biblische Handschrift" (sa 90, p. 91). Faut-il introduire 4 Esd dans le canon copte (sa 78, p. 76)? Il est vrai que déjà sa 15 contenait ApEl et sa 16lit OrMan. Peut-on considérer sa 52 comme édité (cf. p. 18-19), parce qu'il est reproduit en photographie? Ou bien comme non édités les passages de Lc et Jn dont Balestri, puis Horner sous le sigle ll dans son NT saïdique, donnent les variantes (cf. sa 74L p. 70)?

Bref, on ne saurait recueillir les témoins de la Bible copte sans avoir à se poser des questions de méthode dont, nous le concédons volontiers, les solutions ne sont pas simples. Il est impératif, vu l'état de la documentation, de mentionner tous les témoins disponibles; encore doit-on nettement distinguer entre un codex des Psaumes et un ostracon, un Pentateuque complet et un assemblage pour nous disparate de textes bibliques, apocryphes et ascétiques. La numérotation continue adoptée par l'A., même avec exposant, risque de tout confondre: sa 63div est une amulette, sa 64 un codex des Psaumes, sa 65L un lectionnaire, sa 66ex un ostracon - on a l'impression d'une distribution au hasard. Plus gênant encore le recoupement des numéros avec ceux de la Liste de Münster établie par F.-J. Schmitz et G. Mink pour les Évangiles saïdiques, comme ici sa 80 avec sa 6 de la Liste ou 65L avec 318L de la Liste.

Le travail codicologique rassemblé, original ou non, est impressionnant et l'on est heureux d'en disposer en un seul volume, mais ce n'est qu'au moment de l'édition qu'il se verra vérifié ou controuvé. Ne vaudrait-il pas mieux se mettre directement à cette tâche?