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Ausgabe:

September/2007

Spalte:

928 f

Kategorie:

Altes Testament

Autor/Hrsg.:

Vesco, Jean-Luc

Titel/Untertitel:

Le Psautier de David. Traduit et commenté. 2tomes.

Verlag:

Paris: Cerf 2006. Tome 1: 832 S. 8° = Lectio Divina, 210. Kart. EUR 62,00. ISBN 2-204-08121-3. Tome 2: 592 S. 8° = Lectio Divina, 211. Kart. EUR 52,00. ISBN 2-204-08152-3.

Rezensent:

Jean Riaud

Les Psaumes ont été maintes fois commentés, mais le plus souvent comme poèmes indépendants, juxtaposés. Jean-Luc Vesco propose avec ce commentaire une autre approche, nouvelle, originale, et, nous n’hésitons pas à l’écrire, véritablement captivante. Pour lui, le »psautier de David« est un livre qui a une véritable unité, et est organisé selon une architecture particulière. Aussi convient-il de renouer les liens entre les cent cinquante psaumes et de faire entendre leurs harmoniques. Ce que V. a réussi excellemment.
La démarche adoptée par V. est la suivante. Il commence par relever les liens qui unissent entre eux des psaumes successifs. Chaque psaume est ensuite traduit par lui de manière à inviter le lecteur à saisir quelques éléments essentiels de la poésie hébraïque originelle. Deux exigences l’ont guidé dans sa traduction qui repose sur le texte hébreu massorétique. La première: garder les mots français dans l’ordre de l’hébreu, chaque fois que cela est possible, car les effets d’emplacement des mots, inversion, parallélisme, chiasme, inclusion doivent être respectés pour mieux percevoir le rythme de la pensée. La seconde exigence est de maintenir, autant que faire se peut sans détériorisation du sens, le même mot français pour le même mot hébreu ou la même racine à l’intérieur d’un même psaume, voire même en plusieurs psaumes successifs. Grâce au retour des mots clés, on retrouve ce sur quoi le psaume insiste et, s’il s’agit de psaumes qui se suivent, de renouver les fils conducteurs du psautier comme livre. Sont cités, à l’occasion, dans quelques cas significatifs, la traduction de la LXX et celle du Tg, ces deux versions donnant un écho de l’interprétation juive ancienne traditionnelle.
V. fait suive sa traduction qui ne verse jamais dans le charabia, du genre et de l’analyse fort précise de la structure littéraire du psaume traduit. Le message théologique est ensuite exposé en ce qu’il a d’essentiel. Mais, en cela, ne réside pas l’originalité de ce commentaire. Elle est dans l’approche adoptée par notre auteur qui a délibérement choisi la perspective du psautier qui, pour reprendre les termes de la préface d’Adrian Schenker, »enchasse l’ensemble des psaumes dans l’écrin d’un recueil«. Plutôt que d’étudier les psaumes en eux-mêmes, comme des unités indépendantes, comme po­èmes juxtaposés, ce que font toujours les comentateurs, V. commente le psautier comme un livre en insistant sur ce qui lie les psaumes entre eux, les abordant comme autant de chapitres de ce livre. Ce qu’il fait en mettant fort bien en valeur les attaches verbales qui relient les psaumes entre eux, leur contenu théologique, historique et spirituel. Alors s’instaure un dialogue captivant, passionnant, entre psaumes et psautier. Chaque psaume a deux paroles: l’une nous dit ce qu’il est en lui-même, et l’autre ce qu’il apporte à l’édifice dans son ensemble, à partir de la place qui est la sienne. Le relier à ses voisins permet de lui donner des sens insoupçonnés et de le situer dans un nouveau contexte qui l’éclaire.
Tout au long du commentaire, sont signalés les thèmes du psautier: la Loi, le rôle du messie, le roi-messie et les nations, sa victoire, la présence centrale de Jérusalem et de son temple,la nostalgie d’une Jérusalem de gloire, le conflit entre les justes et les impies, la recherche des traces de Dieu dans l’histoire, le silence de Dieu, son amour pour les hommes, son incomparabilité, le portrait spirituel du psalmiste David. Autant de thèmes et bien d’autres que V. nous fait découvrir, et que les lecteurs retrouveront grâce à l’index des thèmes. Ils retrouveront également la liste des psaumes cités ou évoqués dans le Nouveau Testament. Un »choix bibliographique« est proposé, qui montre que V. connaît bien la littérature secon­daire qui traite du psautier, ce que l’index des auteurs cités confirme.
D’excellents commentaires des psaumes existent en langue française et en d’autres langues. V. n’a aucunement la prétention de les remplacer. Son commentaire n’est pas une réédition des commentaires précédents. Il est neuf, parce qu’il nous permet de lire et de prier les psaumes autrement; un nouveau chemin d’accès nous est proposé. Que V. soit remercié de l’avoir ouvert.