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Ausgabe:

1974

Spalte:

609-612

Kategorie:

Kirchengeschichte: Mittelalter

Autor/Hrsg.:

Chantraine, Georges

Titel/Untertitel:

"Mystère" et "Philosophie du Christ" selon Erasme 1974

Rezensent:

Pollet, Jacques V.

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'609

Theologische Literaturzeitung 99. Jahrgang 1974 Nr. 8

610

KIRCHENGESCHICHTE:MITTELALTER neuve dans son article: -Le »y»te« pauünien seion ics An-

notations d'Erasme: Recherches de Science religieuse", t. 58,
1970, pp. 351-382.

Chantraine, Georges, Prof. S. J.: »Mystere" et .Philosophie Or l'analyse semantique, ä laquelle l'A. procede, recoupe

du Christ" selon Erasme. Etüde de la lettre ä P Volz et de et confirme les resultats de l'analyse litteraire: le mystere

la .Ratio verae theologiac" (1518). Preface de H. de Lubac. consiste bien dans le Christ et dans sa connaissance. Notion

Namur: Secretariat des Publications; Gembloux: Editions centrale pour Erasme des ses premiers ecrits, eile n'a cesse

Duculot 1971. XI, 410 S. gr. 8" = Bibliotheque de la Fa- de s'enrichir au cours des temps et d'inspirer des develop-

culte de Philosophie et Lettres de Namur, 49. pements nouveaux, qui indiquent ses ramifications i philo-

Le Centenaire de la naissance d'Erasme celebre en 1969 a f Ph,ia Chriesti « theodidaktos, cercle du Christ Christi

j . .. a ,, , „. .„___„j tabula, etc. Significative egalement est la notion d'allegoria:

donne lieu a unc floraison d essais sur la pensee du grand , f , 5 . . n

„ .. , „ „ , _ ___ de procede litteraire qu eile ctait pnncipalement dans 1 En-

Mumanistc, sans mcntionncr les Colloques de Tours, Möns . . J.. TL . . . , . ,

of d »i. j _,. - _ . , j. chiridion, 1 allcgorie s integre de plus en plus dans la pen-

et Rotterdam. Deia E.W.Kohls y avait prelude par: , ,„» , . D . _ ..___ . ^ ,

. _ . , ;___. . , see d Erasme a la substance des Ecritures, qui est le my-

jDle Theologie des Erasmus (Balc. 1966), qu, prend pour ^ du Verbc .ncam. 328_334; 354-362). Cette

base Enchind.on . J.B Paync publ.a en 1970: Eras- affirmatjon ,-A. ,-a soumise a une contrc.epreuve en exa-

mus, H.s Thcology of the Sacraments (R.chmond. J. Knox minant ^ erasmicnne de quatrc PsaumeS: ,Erasme,

Press), bicntot su.v. en 1971 de la these de Gg. Chan- lectcur des Psaumes. danS; „Coll ia Erasmiana Turo.

t r a , n c: .Mystere' et .Philosophie du Christ' selon Erasme . nensia. (Col, de Pet e a £rasme 24) Paris> 1972 vo,

qu, Vfl nous occuper; et en 1972 de I'etude tres vo.s.ne de n pp 691_712 Dr „ semble bien que ]a pratique exegctique

Manfred Hoff mann: „Erkenntnis und Verwirkli- d'Erasme ne demente pas sa theorie.

chung der wahren Theologie nach Erasmus von Rotterdam" „. . . . ,,___»vi__»i__, i„tt_ i n ..i «r«i-

/„ .. .. ... . , _, . . . . L~ , Ainsi qrace a 1 analyse thematique la lettre a Paul Volz

Beitrage zur historischen Theologie. 44), Tubingen. Mohr. ^ ]g Raüo prennent un ^ historique nouveau; elles

1972, qu, defimt la „nouvellc theologie" d'apres la Ratio som comme animees par U pensee quj les concut et elles

Verae Theologiac, sorte de methodolgie theologique par od temojgnent de l'histoire interieure de leur auteur. Teile

Erasme prefaea en 1518 la 2d« edition du Novum Testa- est nQUS |embl^.U< la portee qu-ü convient d'attribuer ä

mentum (NT grec). lg th-,se de Gg Cnantraine fl serait difficile de pousser plus

Ccttc oeuvre fait aussi le sujet de la presente etude, mais ]oin i'anaiyse, j'allais dire l'anatomie des deux petits traitds

Chantraine a l'originalite de la presenter en regard d'une et de collationner avec plus de perspicacitc les passages par-

composition de meme date: la lettre ä Paul Volz, qui sert alleles dans les autres oeuvres d'Erasme. De ce point de vue

de preface ä la reedition de l'Enchiridion (1*«> edition, 1503). l'auteur a rendu un Service incontestable ä la recherche.

En reeditant ä quinze ans d'intervalle cette oeuvre mai- Q ne faudrait pas eependant que le detail des observations

tresse, oi, il exposc sa spiritualitc, Erasme sc devait de lui nujse aux vues d'ensemble et que les arbres cachent la foret.

donncr unc signification nouvellc, plus theologique, tenant rje quoi s'agit-il au juste dans cette notion de .mystere":

compte de la marche des idees et de sa propre evolution etiquettc qui recouvre deux coneeptions du divin diamc-

dans l'intcrvalle. C'est ce qu'il fit de facon magistrale dans tralement opposees: l'une ressortissant au platonisme,

la lettre ä Paul Volz, oü il definit la Philosophie chretienne l'autrc au christianisme. D'un c6te le mystere, c'est ttn-

et critique d'un point de vue nouveau la vie monastique. connaissable, lTnaccessible, le „Dieu inconnu" des Anciens,

Au centre sc dresse la figurc du Christus-Petra, rocher d'eau Vers lequel l'homme s'aeheminc comme ä tätons gräce

Jailissantc, c'est ä-dire source de gräce. Nous verrons bien- Une ascese (diseiplina) i (detachement du monde, de la ma-

töt quelle importance il y a lieu d'attacher ä cette meta- tiere, vie selon l'esprit et les aspirations superieures de son

Phorc. Comparcc ä ccttc lettre, la .Ratio" est plus didactique, etre. Effort auquel correspond de la part de Dieu une Ulu-

ct Chantraine y distir.guc ce qu'il nommc 6 rcglcs de me- mination progressive: d'oü l'importance de la connaissance

thode: la l*re rappele I'attitude fondamentale du chretien de foi (doctrina), qui aboutit ä la contemplation et ä l'ex-

W est la veneration des mysteres, la 2de esquisse les dis- tase. D'oü aussi le relief pris par l'imitation, car l'homme

^iplines auxiliaires de la theologie, la 3*m* traite de la doc- se hausse jusqu'au divin en imitant la geste divine, en

trinc et du mystere du Christ et la 4*me du langage allego- suite de quoi il est admis dans l'intimite divine. Cette idee

n<lue et de l.cxegcsc allegorique.la 5*me ineulque quelques qui preside aux mysteres paiens, se retrouve avec un coeffi-

'echniques ou tours de metier utiles au theologien, tandis que cient nouveau chez Erasme, mais quelle que soit l'orienta-

JJ 6*me recommande la methode dialectique comme con- tion nouvelle prise par sa pensee sous l'influence du Chri-

jorrnc a la vraie theologie. Chantraine analyse ces regles en stianisme, on se meut toujours ici dans la ligne ascendante

les groupant deux ä deux, de facon ä faire apparaitre ici qui fait du mystere le terme ou l'objet de l'action humaine,

comme dans la lettre a Paul Volz, la centralite du Christ, regle de Dieu la fin beatifiante de l'homme.

• iumelce avec la regle 4 (exegese allegorique), vu que l'alle- D en est tout autrement dans le christianisme qu'Erasmc

9°rie se refere le plus souvent ä la personne du Christ. apprend de S. Jean et de S. Paul ainsi que de S. Augustin.

Ccttc analyse litteraire, qui revele la strueture de ces Ici le mouvement change de sens, d'ascendant il devient

'ra'tes, se double d'une ctude semantique, qui permet de descendant, et les notions precitees se renversent: le my-

P^nser certaines notions cheres I Erasme, ainsi celle du stcre- D'eu (le Pere) qui se commumque par lc Fils

jnysterc (musterion), mot-cle que Chantraine retrouve dans (Ver°e incarne) dans l'Esprit. Cct abaissemcnt du divm

a Plupart des ecrits theologiques d'Erasme de l'Enchiridion vers l'homme se traduit la redemption ou expiation du

u Novum Insrumentum, dans la corresponda»ce (jus- peche et la regeneration qu'accompagnc la renovation de

^u;cn 1521), les Annotations du NT et les Paraphrases. Mot toutes choses (mutatio). En d'autrcs termes, Dieu. le Christ

Uvac son synonyme latin: sacramentum) eveillc de lui-meme, est la source de tout bien et de toute gräce a

"^breiises resonnanecs dans le vocabulairc d'Erasme. ce laquelle il faut puiser ou qui deborde sur le monde. II n'est

?» fait regretter l'abscnce d'un vocabulaire de la langue plus sculement fin de l'existence humaine, mais cause effi-

rasmicnne. Du moins Chantraine posc-t-il ici des jalons. ciente de salut par la gräce pour qiuconque croit en lui et

son livre deborde son obieet direet: la lettre ä Paul s'unit ä lui par la charite. On retrouve ici la notion de Chn-

v°lz et la Ratio. II embrassc Tcnsemble de la produetion stus Petra, de laquelle il faut rapprochcr le Christus-caput.

'"crairc d'Erasme jusqu'cn 1521 et meme au-dclä. II s'etend car sous son statisme apparent le terme de petra a, comme

, de-s ocuvrcs quj sont . cjtecs quc connues. les Anno- nous l'avons dit, une signification dynamique comparablc

at'Ons du NT, sur lcsquellcs l'A ouvert une perspective ä celle de caput, la tele influant sur les membres. Ce qui