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Ausgabe:

1971

Spalte:

927-929

Kategorie:

Kirchengeschichte: Reformationszeit

Autor/Hrsg.:

Spijker, Willem van't

Titel/Untertitel:

De Ambten bij Martin Bucer 1971

Rezensent:

Pollet, Jacques V.

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Theologische Literaturzeitung 96. Jahrgang 1971 Nr. 12

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wir nicht auf alle Einzelfragen ein, die an die Darstellungen
der jeweiligen lutherischen Theologen zu richten
wären. Sicher liegen hier mitunter terminologische Ver-
stehensschwierigkeiten vor. Aber man wünschte generell
eine noch größere Vertrautheit mit der jeweiligen Problematik
und eine stärkere Differenzierung hinsichtlich
der Grundhaltung der ausgewählten Verfasser. Nur
einige Beispiele: Luthers Intention ist mit „dem ständigen
Auf und Nieder des Rechtfertigungsdramas", in dem
sich ein tägliches „Sterben und Auferstehen mit dem gekreuzigten
und auferstandenen Christus" vollziehe (S.66)
nicht getroffen. Daß die „Diakonissin" (sie!) „im evangelischen
Deutschland ... ein bleibendes Zeugnis neulutherischer
Geistigkeit" sei (S.60), vereinfacht den Sachverhalt
zu stark. Wieso ist „die radikale Kreuzestheologie
, die Luthers Rechtfertigungsmystik" präge „und den
Gläubigen aus der Gefahrenzone der Anfechtung ausbrechen
" lasse, „bei Melanchthon zur geduldigen Gelassenheit
des Kreuztragens im Alltag umgewandelt"
(8.111)1

Leipzig Ingotraut Ludolphy

Spijker, W. van 't, Dr.: De Ambten bij Martin Bucer.

Kampen: Kok 1970. VIII, 480 S., 1 Taf. gr. 8°. hfl.
28,75.

La notion d'Amt chez Bucer meritait bien qu'on lui
consaerät une monographie Comme l'a bien vu l'auteur de
cette copieuse dissertation, c'est une notion-cle qui com-
mande bien des aspects de sa theologie, tandis qu'elle se
degage elle-meme d'autres aspects plus fondamentaux:
christologie, pneumatologie et ecclesiologie. Les rami-
fications du sujet incitaient ä des developpements qui
cüssent 61oiogne du theme central. Pour echapper ä cet
ecueil, l'auteur a adopte la methode analytico-historique,
qui suit Ia pensee de Bucer au fil de ses ecrits suecessifs
distribues en quatre periodes: a) 1523-29, oü Bucer prend
position en face du sacerdoce catholique; b) 1529-39:
c'est la periode la plus riche et la plus feconde en ecrits
de tous genres: commentaires scripturaires, Ordonnances
de reforme ä Ulm; Strasbourg et en Hesse, ecrits pasto-
raux (von der waren seelsorge, 1538). Ce traite marque le
point culminant de la pensee Bucerienne, qui d'apres
l'auteur etait fixee des 1536. C'est dire qu'il fallut environ
quinze annees de maturation pour que la notion d'Amt
chez Bucer acquit ses contours propres. Ceux-ci se de-
finissent par Opposition au catholicisme, ä l'anabaptisme
et au symbolisme eucharistique, courants d'idees entre
lesquels se partageaient alors les esprits. Nous n'avons
pas affaire k une elaboration en vase clos, mais bien
plutöt ä un progres continu suscite par les oppositions
rencontrees; c) la troisieme periode: 1539-48 permet ä
Bucer d'eprouver la verite de ses theses au cours du dia-
logue catholico-lutherien instaure par les Colloques de
religion, tandis qu' h Strasbourg il voit son oeuvre con-
testee par les „Epicuriens", ce qui l'oblige ä une refronte
de sa notion d'Eglise (avec les „Christliche Gemeinschaften
") et d'Amt, correlative de la premiere;
d) le sejour en Angleterre (1548-51), qui termine la car-
riere de Bucer, ne rompt pas cette continuite; il est
plutöt l'occasion d'un approfondissement et d'une syste-
matisation de la doctrine. Si cette periode est plus breve
que les precedentes, eile n'est pas moins feconde, et il
faut savoir gre ä l'auteur de lui avoir donne tout son relief
en puisant dans les „Scripta Anglicana" et les manus-
crits de Cambridge. Dans l'ensemble il s'en tient aux
Oeuvres imprimees auxquelles s'ajoutent les memoires
conserves aux Archives du Chapitre Saint-Thomas (en
depöt aux Archives municipales de Strasbourg); la corre-

spondance occupe seulement une place marginale (d'apres
Th.Baum, Schiess, Lenz etc.). De la sorte, cet ouvrage
reflete l'etat de l'edition actuelle des Oeuvres de Bucer.
11 suppose une lecture considerable et assez de discerne-
ment pour ressaisir sans cesse l'essentiel dans une pensee
en mouvement et qui opere par ajustements suecessifs.

La notion d'Amt chez Bucer est en liaison etroite avec
l'idee qu'il se fait du Christ et de l'Eglise qui est son corps
et lee lieu privilegie de son action. C'est donc en termes de
„Christocratie" que le Christocentrisme mis en honneur
par la „devotio moderna" et Erasme, se traduit chez
Bucer. Le Christ 6tant present dans l'Eglise et y agissant
par son Esprit, c'est du meine coup mettre l'accent sur
l'Esprit, inseparable du ministere. Ici se presentait une
difficulte: comment concilier l'originalite d'un ministere
distinet et si l'on peut dire, institutionnel, avec le sacerdoce
des laics, idee lutherienne, mais qui, l'auteur l'a bien
vu, revet dans le contexte de la pneumatologie Bucerienne
une tonalite particuliere? Plus que personne Bucer a senti
la necessite de struetures sociales dans l'Eglise (ou comme
on dirait aujourd'hui, d'une Eglise fortement strueturee);
la reintroduetion de la diseipline, qui l'occupa durant la
seconde partie de sa vie, aviva en lui encore davantage ce
sentiment, sans pour autant lui faire abandonner son
spiritualisme de base. La conciliation se fait gräce ä un
approfondissement de la notion d',,incarnation", dont le
realisme a ete chez Bucer s'aecentuant, qu'il s'agisse de la
presence eucharistique ou du ministere. Celui-ci est eleve ä
la hauteur d'un instrument dont se sert le Christ ou
l'Esprit pour etendre ici-bas son regne, sans qu'il faillc
l'entendre pour autant dans un sens exclusif, l'ideal de
Bucer etant plutöt d'integrer une fraction du moins des
laics (les Anciens ou Kirchspielpfleger) dans le ministere
ecclesiastique. II n'en existe pas moins une certaine ten-
sion entre ces divers aspects de la notion d'Amt. Par
moments il semblerait que Bucer n'arrive k retablir
l'equilibre entre eux que par des corrections successives,
voire l'abandon de l'„Eglise d'Etat" au profit d'asso-
ciations libres de chretiens authentiques (Christliche Gemeinschaften
). Evolution qui fut arretee par les ev6ne-
ments (Guerre de Smalkalde).

Une autre difficulte reside dans l'opposition traditionelle
entre Amt et Charisme. Bucer la surmonte gräce
au pluralisme chrismatique, dans lequel s'inserent les
offices au meme titre que les autres activites d'Eglise. Les
une et les autres sont des dons de l'Esprit „qui opere
tout en tous". Bucer joint ensemble les divers temoignages
du Nouveau Testament (Eph., Ep. Pastor).

L'auteur a suivi avec beaueoup de persipicacite cette
logique bucerienne qui s' affirme en depit de retourne-
ments certains; il a marque les etapes d'une evolution
conditionnee par un triple facteur: Ecriture, Tradition
(ou canons de la primitive Eglise) et Situation (facteur
historique, opportunisme bucerien); il a indique sommai-
rement ce que Bucer doit aux Reformateurs de son temps
tout en relevant son orginalite. Ce probleme des sources
eüt sans doute ete ä creuser davantage, mais il manque
encore ici les travaux d'approche, et plutöt que de se
consacrer a la besogne ingrate du defrichement l'auteur
a prefere faire ceuvre synthetique. Si reusssie qu'elle
soit dans son ensemble, cette synthese risque d'etre de-
passee quand on se decidera ä faire la lumiere sur certains
aspects de la theologie bucerienne: ce qu'il doit aux
Peres grecs dans sa Christologie, ä Erasme dans son
moralisme et l'orientation pratique de la notion de ministere
toute tournee vers la pastoration (ou eure d'ämes).
Au-dela, il y a les lignes de fonds de sa pensee ecclesiolo-
gique: le caractere organique de l'Eglise, le röle du Christtete
influant sur celle-ci confue comme corps mystique,
rinstrumentalite du ministere, le couple: charisme-office,
etc.: toutes idees qui n'etaient pas neuveselles remontent