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Ausgabe:

1964

Spalte:

760-761

Kategorie:

Kirchengeschichte: Alte Kirche, Christliche Archäologie

Titel/Untertitel:

Augustinus-Gespräch der Gegenwart 1964

Rezensent:

Hessen, Johannes

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Theologische Literaturzeitung 89. Jahrgang 1964 Nr. 10

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Goppelt traite d'abord de Ia confrontation de Jesus et
d'Israel. II montre bien que toute la responsabilite de la mort de
Jesus porte sur les Juifs, sadduceens et pharisiens, chefs spirituels
d'Israel et que ce rejet de Jesus par Israel est essentiellement
fonde sur l'affirmation par Jesus de sa souverainete sur la Loi:
si l'on ne croyait pas qu'il etait le Fils de Dieu, cette affirmation
etait en effet un blaspheme (p. 70). Le blaspheme etait encore
plus grand si, comme je le pense, les affirmations de Jesus suppo-
saient non seulement qu'il se presentait comme le Messie, mais
qu'il revendiquait une autorite egale ä Celle de Iaweh. Ceci
Goppelt ne le marque pas assez. II reste que le tableau qu'il
donne de la Situation est foncierement valable et fait justice
des affirmations de ceux qui, comme Jules Isaac, reduisent le
proces du Christ ä un evenement politique dont la responsabilite
retomberait sur les Romains.

Le tableau que nous donne Goppelt des tendances juda'i-
santes dans les premieres decades de l'Eglise est la partie la plus
discutable du livre. Goppelt rejette le theme de l'ecole de Tübingen
, selon laquelle Paul aurait retrouve partout l'opposition d'un
meme judeo-christianisme. II distingue le judeo-christianisme
legaliste des Galates et la gnose judaisante des Corinthiens. Je
retiens d'abord ce qui me parait juste dans la perspective de
Goppelt: c'est l'origine juive de la gnose (p. 124). Mais je suis
en desaccord avec lui sur la Separation qu'il etablit entre judeo-
christianisme legaliste et judeo-christianisme gnostique. Je pense
que les deux sont etroitement associes — et donc que ce 6ont
les memes adversaires que Paul rencontre en Galatie et ä
Corinthe. En effet ceci est l'expression du double caractere ä la
fois legaliste et apocalyptique du milieu juif oü le christianisme
est apparu. La tradition apocalyptique, abandonnee par le
juda'fsme rabbinique, a persiste dans le judeo-christianisme,
comme sur un autre plan le judai'sme philosophique alexandrin.

Ceci suppose un autre point oü je suis en desaccord avec
Goppelt. Celui-ci oppose apocalypse et gnose. II donne ä la
gnose un contenu assez confus, qui permet d'y faire rentrer ä la
fois Philon (p. 131), Saint Jean et les Odes de Salomon (p. 179),
Simon le Samaritain (p. 129), les gnostiques de Corinthe (p, 125).
L'element commun serait une conception du Pneuma, comme
une dvva/utg divine penetrant dans I'homme, et qui serait d'origine
magique et mystirique, une corruption hellenistique du judai'sme
(p. 128). Goppelt me parait dependre beaucoup trop ici,
des vues de Reitzenstein. Pour moi cette construction est
arbitraire. Les elements hellenistiques sont secondaires dans
la gnose. Celle-ci est essentiellement dans la continuite de
l'apbcalyptique juive, comme connaissance des secrets Celestes.
Elle est parfaitement compatible avec l'orthodoxie juive, comme
l'a montre Scholem. Mais cette gnose juive prend un caractere
heterodoxe dans certains milieux lateraux du judai'sme, en
Samarie en particulier, qui aboutira au dualisme radical de Basi-
lide, de Marcion, de Valentin, c'est-ä-dire au gnosticisme.

Le livre de Goppelt donne donc ä mon avis une image
inexacte des problemes de cette epoque, quand il suggere que le
danger auquel se heurte le message apostolique est une gnose
syncretiste qui s'infiltre partout. Je pense pour ma part que la
Situation est differente. Ce ä quoi Paul a eu ä s'opposer durant
toute sa carriere, c'est le judeo-christianisme sous sa forme ä la
fois legaliste et apocalyptique. Quand au gnosticisme dualiste, il
ne commence vraiment ä se developper qu'apres 70. C'est la gene-
ration suivante qui aura ä s'opposer ä lui. Pour ce qui est des elements
de gnose qu'on peut trouver non seulement chez Saint Jean,
mais chez Saint Paul, et que Goppelt a parfaitement raison de
retrouver chez Ignace d'Antioche et dans les Odes de Salomon,
ils ne sont aucunement une perversion du message evangelique
par un syncretisme hellenistique, mais seulement I'attestation de
la persistance dans le christianisme le plus apostolique et la plus
orthodoxe de donnees heritees de l'apocalyptique juive.

L'essentiel du livre de Goppelt et ce qui constitue sa partie
la plus valable est le tableau qu'il nous donne du developpement
du christianisme dans les differentes regions de l'Empire. On
peut ici discuter sur tel detail, mais l'ensemble est excellent.
Goppelt montre d'abord la persistance du judeo-christianisme en

Palestine et en Transjordanie. Sur le premier aspect les travaux
des PP. Testa et Bagatti ont apporte de remarquables confir-
mations. Goppelt montre bien que ce judeo-christianisme,
desseche par sa Separation d'avec l'eglise occidentale, prepare le
manicheisme et l'Islam. La Didache et Matthieu sont
rattaches ä la Syrie occidentale. Goppelt soulignc ä juste titre
l importance de la mission judeo-diretienne en Osroene. Ici les
decouvertes de Nag Hammadi, Limportance des traditions se
rattachant ä Thomas, le Iien des Odes de Salomon et des Hoda-
yoth de Qumrän ont apporte des confirmations. Je ne suis pas
certain de l'origine egyptienne de l'Epitre de Barnabe (p. 195).
La Syrie me parait plus vraisemblable. Je releve une remarque
interessante sur l'emigration en Tunisie de nombreux Juifs
alexandrins. Ce serait une donnee importante pour les origines
du christianisme en Afrique du Nord. Mais d'oü Goppelt
tire-t-il cette affirmation?

En ce qui concerne l'Asie -Mineure, Goppelt souligne avec
raison que c'est lä oü le conflit entre judai'sme et christianisme est
le plus aigu. Mais je ne vois pas comment il peut dire que
Cerinthe (p. 218) ou le montanisme (p. 234) ne presentent
aucun trait juif. Ceci procede toujours de l'idee que le judai'sme
de cette epoque est seulement legaliste. C'est meconnaitre la
persistance des mouvements messianiques, qui continuent durant
la premiere moitie du Second Siecle. Ce qui est remarquable,
c'est qu'en Asie Mineure, ä l'inverse de la Syrie ou de l'Egypte,
l'apocalyptique juive persiste dans le judeo-christianisme plus
sous la forme active du messianisme que sous la forme specula-
tive de la gnose.

Dans sa conclusion Goppelt degage une interpretation de
I'evolution du christianisme aux deux premiers siecles qui est
dependante de la conception purement eschatologique qu'il se
fait du message apostolique. Selon lui ce message se trouverait
fausse ä la fin du Second Siecle, chez les Apologistes et les Peres
„pro-catholiques" par un „raidissement legaliste" et ,,1'oubh
de l'aspect eschatologique au profit de l'aspect historique"
(p. 272). Je dois dire que l'examen des faits me conduit ä une
vision tres differente. L'histoire de ces deux siecles me parait
etre Celle de la liberation progressive du christianisme par
rapport au contexte sociologique du judai'sme dans lequel mSme
les Apotres etaient profondement engages. C'est finalement
l'histoire du triomphe posthume du paulinisme. Et c'est une
liberation par rapport aux deux aspects que presentait le judeo-
christianisme. C'est une liberation par rapport ä son legalisme —
et je ne vois pas comment Goppelt peut parier de legalisme ä
propos des peres proto-catholiques; et c'est une liberation par
rapport ä son eschatologisme, derive de l'apocalyptique et per-
sistant dans le millenarisme asiate de Cerinthe et de Montan,
puisque c'est l'affirmation de Ia realisation historique des espe-
rances apocalyptiques.

Paris Jean Danielou

Andresen, Carl [Hrsg.]: Augustinus-Gespräch der Gegenwart verbunden
mit Augustinus-Bibliographie. Köln: Wienand-Verlag [1962].
V, 583 S. 8°.

Jeder Augustinusforscher wird dem Verfasser Dank wissen
für die mühevolle Arbeit, durch die er wichtige fremdsprachliche
Beiträge zur Augustinusforschung (über den Redner und Schriftsteller
Augustin, sein Verhältnis zum Neuplatonismus und zur
Mystik, seine Geschichtstheologie und Gnadenlehre) der deutschen
wissenschaftlichen Welt zugänglich gemacht hat. Er selber
bezeichnet im Vorwort sein Werk als „Übersetzungsband".
Insofern überrascht es, daß er darin längere Auszüge aus einem
in deutscher Sprache verfaßten und in einem deutschen Verlag
erschienenen Buch aufgenommen hat. Es handelt sich um die
Würzburger Dissertation des holländischen Augustinermönchs
Hendrikx „Augustins Verhältnis zur Mystik" (1936). Die Aufnahme
überrascht aber auch in inhaltlicher Hinsicht. Hendrikx
verficht nämlich die These, daß Augustin kein Mystiker war.
Diese These konnte er aber nur deshalb vertreten, weil er von
einem viel zu engen und deshalb unmöglichen Begriff der Mystik
ausgeht. Mystik ist für ihn identisch mit „eingegossener Beschauung
". Nur wo dieses seelische Phänomen vorliegt, kann