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Ausgabe:

1957 Nr. 11

Spalte:

854-856

Kategorie:

Kirchengeschichte: Alte Kirche, Christliche Archäologie

Autor/Hrsg.:

Polman, Andries D. R.

Titel/Untertitel:

Het woord gods bij Augustinus 1957

Rezensent:

Lorenz, Rudolf

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Theologische Literaturzeitung 1957 Nr. 11

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KIRCHENGESCHICHTE: ALTE KIRCHE

H o u s s i a u. Albert, Dr.: La Christologie de Saint Irenee. Louvain:
Nauwelaerts u. Gembloux: Duculot 195 5. XX, 277 S. gr, 8° = Uni-
vereitas Catholica Lovaniensis. Diss. in Facultate Theol. vel in Fa-
cultate Iuris Canonici III, I. b. fr. 240.—.

Le titre du livre d'A. Houssiau n'exprime pas exactement
son contenu. Plus qu'un expose de la christologie d'Irenee, il
s'agit du probleme des diverses composantes de sa pensee. Le
dessein de H. rejoint ainsi celui d'Harnack et de Loofs. Mais alors
que ceux-ci avaient cherche l'origine de l'incoherence de la theo-
logie d'Irenee dans la juxtaposition de courants anterieurs divers,
H. pense la trouver dans le caractere polemique de l'oeuvre, qui
utilise pour chaque difficulte l'argumentation la plus propre ä la
resoudre, 6ans se soucier de coordonner ensemble ces themes
sucessifs. Ainsi le manque d'unite tient moins ä la diversite des
sources, dont d'ailleurs H. reconnait l'existence, qu'au caractere
meme de l'oeuvre. H. le montre par des analyses litteraires tres
precises des divers themes.

L'objet essentiel de l'ouvrage est de distinguer les differen-
tes manieres par lesquelles Irenee etablit la continuite du Dieu
de l'Ancien Testament et du Verbe Incarne. La premiere se fonde
sur la relation du Pere et du Fils: l'Ancien Testament ne connait
que le Pere; le Nouveau a pour contenu essentiel la connaissance
du Fils, qui complete notre connaissance du Pere; et ceci ä la fois
parce que le Fils manifeste le Pere, dont l'existence etait connue,
mais la nature cachee; et parce qu'il se manifeste lui-meme, com-
pletant la connaissnce du vrai Dieu qui est ä la fois Pere et Fils
(pp. 65-79).

Un second theme oppose l'Ancien et le Nouveau Testament
comme le temps de l'annonce et celui de l'accomplissement. Con-
trairement au precedent, il nous montre l'existence du Fils dejä
connue par les prophetes, aussi bien que celle du Pere. Mais la
Vision de l'un et de lautre ne sera donnee qu'avec la venue du
Christ. Ici Irenee „ne fait aucune difference dans la Solution du
Probleme entre la vision du Pere et la vision du Fils; le Fils (ou
le Verbe) et le Pere sont invisibles dans l'Ancien Testament; le
Fils ne devient visible que par sa venue humaine; le Pere le de-
viendra lorsque, ayant ete familiarise par le Fils ä la vision de
Dieu, nous pourrons contempler immediatement le Pere" (p. 88)
On remarquera que ce theme ne differe du precedent que par
l'affirmation que l'existence du Fils est dejä connue des Prophetes
. II n'est plus question de passage du monotheisme ä la
Trinite, mais seulement du passage d'une connaissance imparfaite
de la Trinite ä une connaissance parfaite.

Mais en realite la pensee d'Irenee est plus coherente ici que
ne croit H. On remarquera en effet que la progression dans la
vision des personnes divines suit l'ordre inverse de la progression
dans la connaissance de leur existence. Le Pere, qui est le premier
connu dans l'ordre de l'existence est celui dont la vision est
donnee en dernier (p. 92). II semble donc que le Schema trinitaire
de la revelation reste toujours present ä la pensee d'Irenee. Le
defaut de la methode d'H. est qu'il isole ä l'exces les themes
litteraires, qu'il en fait des affirmations absolues et qu'il neglige
de rattacher les affirmations partielles ä la conception d'ensemble
d'Irenee qui apparait bien plus coherente qu'il ne dit.

II y a enfin une troisieme maniere pour Irenee de montrer
l'unite des deux Testaments, mais qui se situe sur un plan tout
different. II ne s'agit plus de la connaissance des personnes divines
, mais de leur action et avant tout de l'action du Verbe.
Irenee montre ici l'unite du Verbe createur et du Verbe incarne.
II souligne la continuite de l'action du Verbe dans l'histoire de
l'humanite. La relation du Verbe et de l'homme remonte ä l'origine
. Meme apres le pechc, le Verbe reste present ä l'homme.
Et, dans l'Incarnation, il vient saisir cette humanite, qui lui
appartient, de facon definitive: c'est la doctrine de la „recapitu-
lation". Ce Schema est nettement distinet des deux precedents.
Mais si ceux-ci finalement n'en font qu'un, on peut dire qu'il
n'y a en realite que deux Schemas chez Irenee et qui sont com-
plementaires.

A cöte de la diese d'ensemble, de multiples details meri-
teraient discussions et complements. Assez etrangement H. af-
firme que pour Irenee 'Irjaovs decigne la personne du Verbe et
Xqmt('k le Verbe incarne. II l'oppose 6ur ce point ä Justin. J'ai
montre aillews que ceci etait inexaet (R. S. R., 44, 1956, p. 590).
Plus recemment E. Fabbri a critique egalement H. en montrant,
ce qui est ä mon avis beaueoup plus exaet, que 'Irjoovg designe
le Verbe incarne et Xßcarös le Verbe incarne, apres qu'il a recu
l'Esprit au bapteme et en tant qu'il le communique (El bautismo
de Jesus y el Reposo del Espiritü en Ireneo, Ciencia y Fe, 12,
1956, p. 47-48).

En ce qui concerne le symbolisme de la croix chez Irenee,
H. a entrevu sa relation avec l'unicite de l'action du Verbe dans
la creation et la redemption (p. 108), mais il n'a pas suffisamment
distingue plusieurs themes. D'une part les dimensions de la croix
designent l'universalite de l'action du Verbe dans la creation et
la redemption (Epid., 34). Ceci a ete depuis precise par A. Orbe,
Los primeros herejes ante la perseeucion, Rome, 1956, p. 213
bis 241. Mais par ailleurs la croix apparait comme un Support
(otyQiyfia) Elle evoque en ce sens l'action du Verbe qui porte
(ßamn^nv) la creation (Adv. haer., V, 19, 1). La meme fonction
est attribuee au Nom dans Hermas (Sim., IX, 14, 5). Ceci doit
se rattacher aux relations entre le Nom et la Croix qu'a etudiees
E. E>inkler (Jesu Worte vom Kreuztragen, Neutest. Stud. für Rud.
ßultmann, 1954, p. 117-123) II faut distinguer enfin, plus que
ne rait H., un troisieme symbolisme, celui de la croix qui separe
(ßFQi^Fiv), qu'Irenee mentionne chez les gnostiques, mais que
lui-meme ne reprend pas.

< ij^n ^es Passages les plus interessants de l'ouvrage est celui
ou montre que le millenarisme chez Irenee est directement en
relation avec le probleme de la partieipation des anciens justes
a la realisation terrestre du Royaume (p. 131). II etablit, contre
V. Cremers, qu'en ce sens le millenarisme rentre dans la theologie
d Irenee. Mais il aurait fallu montrer comment chez Irenee le
iriillenarisme n'est pas primitivement en relation avec les specu-
lations chronologiques sur les sept millenaires qu'on trouve en
particulier en Syrie. Les „mille ans" designent la longevite pa-
radisiaque. Et donc ils sont 6eulement l'expression d'un etat pa-
radisiaque des justes ressuscites sur la terre, symetrique de la
fecondite du sol et de la paix entre les animaux. C'est 6econ-
dairement qu'apparait le theme des sept millenaires (V, 18, 3).

Les analyses precises de H. apporteront des donnees precieu-
ses pour la connaissance d'Irenee. Mais elles constituent plutöt
un travail preparatoire ä la christologie d'Irenee qu'elles n'appor-
tent cette christologie elle-meme. D'autre part, si H. a eu raison
de montrer, contre Loofs, que la diversite des themes venait da-
vantage chez Irenee de la diversite des points de vue que de
celle des sources, il reste qu'Irenee utilise beaueoup de themes
anterieurs, en les adaptant ä ses buts. H. a trop neglige cette
recherche des sources, oü le travail de Loofs demande ä etre re-
Ptis en fonction des progres de notre connaissance de la theologie
judeo-chretienne. Le parallelisme de la creation et de la
redemption etait en effet, comme nous le montrerons prochaine-
menr, le theme essentiel de celle-ci. De meme la notion de re-
capitulation s'eclaire par I'exegese judeo-chretienne du bereshit
de Gen., I, l.

Paris Jean Da n ie lou

Pol man, A. D. R., Dr.: Het Woord Gods bij Augustinus. Kampen:
Kok 1955. 256 S. gr. 8° = De Theologie van Augustinus. Dogmahistorische
Studies, 1. hfl. 8.90.

Neben den Arbeiten, die in den letzten Jahren von katholischen
Gelehrten der Niederlande zu Augustin geliefert worden
sind, meldet sich hier wieder eine holländische protestantische
Stimme zu Wort. In dieser, wie es scheint, auf mehrere Bände
berechneten Darstellung der Theologie des Kirchenvaters soll mit
voller Absicht eine Schau Augustins von reformierter Seite aus
gegeben werden (S. 8).

Schon der Einsatz bei der Lehre vom Worte Gottes ist programmatisch
. So wie in dem berühmten Artikel Portalies über
Augustin (DThC I, 2 Sp. 2268 ff.) der Bischof nach den Regeln