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Ausgabe:

Oktober/2006

Spalte:

1043–1045

Kategorie:

Bibelwissenschaft

Autor/Hrsg.:

Schüssler, Karlheinz [Hrsg.]:

Titel/Untertitel:

Das sahidische Alte und Neue Testament. Vollständiges Verzeichnis mit Standorten. Bd. 3: Lfg. 2: sa 521­540.

Verlag:

Wiesbaden: Harrassowitz 2003. VII, 152 S. u. 5 Tafeln im Anhang. 4° = Biblia Coptica, 3,2. Kart. Euro 59,00. ISBN 3-447-04733-X; Lfg. 3: sa 541­560. Wiesbaden: Harrassowitz 2004. VII, 137 S. u. 5 Tafeln im Anhang. 4° = Biblia Coptica, 3,3. Kart. Euro 59,00. ISBN 3-447-05169-8.

Rezensent:

Philippe Luisier

Le »Forschungsinstitut für Koptologie und Ägyptenkunde« de l¹Université de Salzbourg poursuit sa grande entreprise publiée sous le titre »Biblia Coptica«, cf. ThLZ 125 (2000), 965­966; 126 (2001), 909 et 128 (2003), 376­378. Dans le premier fascicule, »sa 521­540«, sont présentés quatorze manuscrits des Évangiles, un lectionnaire annuel et quatre petits témoins qui n¹ont pas grand chose en commun avec les pièces précédentes: écrits sur du bois ou sur un ostracon, exercice d¹écolier, morceau de papyrus dénommé »Schutzbrief« (113) ­ faut-il entendre »Amulett«? Dans le second, »sa 541­560«, on trouve réunis plusieurs codex d¹Évangiles et divers témoins des Actes, dont un exercice d¹écriture sur pierre (sa 557), ainsi que des Épîtres de Paul et des Épîtres Catholiques. Ce dernier dossier, l¹A. le connaît bien, puisqu¹il en a donné une édition critique dans le Corpus Scriptorum Christianorum Orientalium en 1991 (CSCO 528/Copt. 45 et 529/Copt. 46).

C¹est toujours la même impression qui nous anime à consulter ces ouvrages. D¹une part, on ne peut qu¹admirer l¹ampleur du travail accompli et le luxe déployé dans la présentation: que l¹on compare, pour s¹en convaincre, la description du lectionnaire »sa 530L«, 51­71, avec celle de L. Depuydt, dans son Catalogue of Coptic Manuscripts In the Pierpont Morgan Library (Corpus of Illuminated Manuscripts 4, Oriental Series 1), Louvain 1993, 69­81. D¹autre part, il est toujours impossible de se faire une idée de la méthode suivie, par exemple quels critères président à la classification: pourquoi »sa 535div«, une tablette de bois avec quelques versets, est inséré entre deux manuscrits d¹Évangile provenant de la bibliothèque du Monastère Blanc, source de première importance pour la connaissance du texte de la Bible copte en saïdique? Quand un manuscrit, fragmentaire ou non, a été collationné pour une édition, nous ne voyons pas pourquoi son texte est systématiquement qualifié de »unediert«; c¹est d¹autant plus frappant lorsque l¹A. lui-même en a fait la collation, comme c¹est le cas pour la plupart des témoins des Épîtres Catholiques. Quoi qu¹il en soit, le catalogue n¹est pas cohérent, puisqu¹on trouve pour »sa 525.25­26« cette mention beaucoup plus satisfaisante: »Unediert, aber variae lectiones im textkritischen Apparat bei Balestri«. C¹est ce qu¹il aurait fallu dire pour les innombrables fragments collationnés par Horner pour l¹ensemble du Nouveau Testament et repris, pour Mt et Mc, par G. Aranda Pérez, auquel le Verzeichnis ne rend guère justice, car malgré tous les défauts que l¹on peut trouver à cette édition espagnole, elle a le mérite d¹exister et l¹on ne saurait la passer sous silence, après l¹avoir citée sous »sa 508«.

À consulter ce catalogue, le lecteur non spécialiste ne se rend pas facilement compte qu¹il est constamment en dialogue, sinon en concurrence, avec la Liste der koptischen Handschriften des Neuen Testaments ­ I. Die sahidischen Handschriften der Evangelien (ANTF 8,13,15), publiée par F. J. Schmitz et G. Mink de 1986 à 1991: dans la masse des références, la Liste est toujours citée, mais perdue au milieu de notices certes intéressantes, mais qui parfois n¹ont strictement aucune importance pour la critique textuelle, comme les lignes dépensées sous »sa 524.10« pour expliquer les erreurs de W. F. Engelbrecht, dans un ouvrage publié à Copenhague en 1811, voire celles de Woide (1725­1790) sous »sa 531.8«.

Il est clair qu¹avec une érudition si large, la »Biblia Coptica« s¹assure des proportions impressionnantes. Mais on la prend en défaut quand elle ne va pas aux bonnes sources. Il est invraisemblable qu¹aujourd¹hui encore on puisse colporter des légendes comme celle-ci: »Das koptische Kirchenjahr beginnt mit dem 1 Thout, der dem 29. August des julianischen Kalenders entspricht (im Schaltjahr dem 30.), u. zw. in Erinnerung an den Regierungsantritt Diokletians am 29. August des Jahres 284; denn mit dessen Herrschaft beginnt für die koptischen Christen eine neue Zeitrechnung nach der ðÄra der MärtyrerЫ (vol. 3.2, 60). Tout d¹abord, pour ne rien dire de l¹époque pharaonique, l¹année égyptienne commence le 1er T¯ut, 29/30 août julien, depuis la réforme du calendrier par Auguste; deuxièmement, Dioclétien fut acclamé empereur à Nicomédie le 20 novembre 284; troisièmement, bien avant de s¹appeler des Martyrs et encore longtemps après que cette dénomination fut adoptée, l¹ère que les Coptes continuent à utiliser s¹est appelée »de Dioclétien« et son origine, toute civile, n¹a rien à voir avec les persécutions contre les Chrétiens déclenchées à partir de février 303, cf. L. S. B. MacCoull et K. A. Worp, »The Era of the Martyrs«, dans Miscellanea papyrologica in occasione del bicentenario dell¹edizione della Charta Borgiana (Papyrologica Florentina 19), a cura di M. Capasso, G. Messeri Savorelli, R. Pintaudi, Florence 1990, 375­408, avec un supplément dans Analecta Papyrologica 7 (1995), 155­164.

Il y a néanmoins du bon à vouloir donner le plus de détails possibles et si le premier fascicule consacré au Nouveau Testament avait négligé un peu la question des titres et autres indications marginales, le deuxième et le troisième fascicules les notent avec soin; le matériel a déjà été publié par la Liste de Schmitz-Mink, mais il profite ici de la richesse des moyens et il s¹en trouve bien plus lisible. Pour »sa 508«, le tétra-évangile Morgan 569, l¹A. avait indiqué l¹édition des kephalaia de Jn par H. Quecke, mais omis ceux de Lc donnés par le même éditeur en appendice à Das Lukasevangelium sahidisch. Text der Handschrift PPalau Rib. Inv.-Nr. 183 mit den Varianten der Handschrift M 569 (PapyCast 6), Barcelone 1977, 277­279: on ajoutera la référence au »Sonstiges« de »sa 508«, 126. Les fascicules recensés reproduisent par deux fois le texte de toutes ces notices, dans la présentation générale de chaque manuscrit et dans la discussion des fragments. Il faudra donc corriger aussi deux fois la traduction du titre de Jn 1,43 sous »sa 528«, 50 et 51: lire »Au sujet d¹Apa, le Père de la communauté«, sans doute une allusion à Pachôme et au lieu de »die Jünger«, lire »les anges«, lapsus répété sous »sa 532«, 86 et 87: le mot porte évidemment sur la fin de la péricope, Jn 1,51.

Pour les liturgistes, relevons le titre de Jn 18,10 sous »sa 550.19«, 70: pnau mpalk¯or, »l¹Heure du coq«. Sur la seule base d¹un texte hagiographique et de la liturgie éthiopienne, H. Quecke avait pu écrire »dass die Kopten einmal eine Hore ðbeim HahnenschreiÐ gekannt haben«, cf. Untersuchungen zum koptischen Stundengebet (PIOL 3), Louvain 1970, 19. Notre allusion d¹origine monastique ­ le manuscrit provient du Monastère Blanc ­ lui donne raison; encore faut-il dire que dans ce témoin, les Heures mentionnées sont probablement celles du Vendredi Saint.

La bibliographie est de plus en plus complexe et les abréviations renvoient à des références ventilées dans les divers fascicules. Connaître l¹énoncé complet d¹un ouvrage n¹est pas toujours si aisé et peut-être manque-t-il déjà des titres ou des sigles, par exemple »SKCO« »Gregory (1902)« que nous n¹avons pas été capable de retrouver.

Terminons par des compliments pour »sa 550.17«, feuillets portés disparus que l¹A. a dénichés à Venise et pour le tour de force de »sa 542.20.2«, quelques bribes de Col 2,6­13 que l¹A. a su identifier et dont il offre du coup l¹édition.