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Ausgabe:

September/2006

Spalte:

981 f

Kategorie:

Judaistik

Autor/Hrsg.:

Nodet, Étienne:

Titel/Untertitel:

La crise maccabéenne. Historiographie juive et Traditions bibliques.

Verlag:

Préface de M.-F. Baslez. Paris: Cerf 2005. X, 446 S. 8° = Collection »Josèphe et son temps«, 6. Kart. Euro 32,00. ISBN 2-204-07641-4.

Rezensent:

Jean Riaud

Cet ouvrage qu¹É. Nodet consacre à La crise maccabéenne , retiendra, sans nul doute, l¹attention de ceux de ses pairs qui s¹intéressent à cette »crise«, car il remet en cause beaucoup d¹idées reçues.

En voici l¹architecture. Un premier chapitre, Commémorations et traditions, traite, dans une première partie (»Polysémie de la Fête maccabéenne«), de l¹instauration des fêtes commémoratives que, sous la conduite de N., nous voyons se transformer en fonction de l¹importance donnée à certains événements considérés comme fondateurs: par exemple, le fait d¹arme de Judas Maccabée, le 25 Kislev, que relatent I M 4,36­61 et II M 10, 1­8, ne fut probablement qu¹un simple coup de main puisqu¹il fut sans conséquence immédiate pour le grand-prêtre de l¹époque. Cependant, il sera célébré comme étant l¹origine de l¹ère hasmonéenne. Selon les récits des Maccabées, plusieurs commémorations furent instaurées: celle du 25 Kislev, dénommée tour à tour »fête de la Tente«, »Purification«, »Dédicace«, »fête de la Lumière«, mais aussi le »jour de Nikanor« (13 Adar), qui commémore une victoire majeure sur les Grecs, et également une fête de la libération de Jérusalem, sous Simon, le 23 Iyar. Nous avons une commémoration qui prend plusieurs noms. Il y eut donc plusieurs manières d¹expliquer la commémoration, de lui donner un nom et de raconter les faits. C¹est pourquoi il convient d¹examiner soigneusement les diverses traditions narratives. C¹est l¹objet de la seconde partie du chapitre (»Traditions et opinions«). N. passe en revue les interprétations multiples de la persécution séleucide. Il examine les points de vue des juifs, ceux de I et II M et de Daniel, ainsi que celui de Flavius Josèphe.

Entre les événements et leur interprétation, existe donc un écart considérable que N. évalue dans le second chapire, À la recherche des faits . Sont examinées, après une présentation du calendrier séleucide et des chronologies de I et II M, l¹¦uvre de Simon, grand-prêtre et ethnarque, celles de Jonathan et de Judas. Des récits concernant l¹hellénisation, il apparaît que celui de II M est le mieux documenté. La partie qui traite des persécutions et de la révolte, fait apparaître que la répression qui a été croissante, a connu trois étapes: le pillage du Temple, le massacre à Jérusalem, l¹interdiction du judaïsme. La révolte de Mattathias est, selon N., confinée à la troisième phase, et celle de Judas a lieu après la seconde phase. À partir de tout ceci, il reconsidère la chronologie, la rectifie, et reprend, par manière de synthèse, les diverses commémorations et les récits associés. Plusieurs tableaux facilitent la lecture de ce long chapitre (59­180).

En dehors des commémorations, les récits concernant le crise maccabéenne mentionnent diverses entités institutionelles, qui sont de nature territoriale, politique ou religieuse. Le troisième chapitre, Institutions et structures , dresse un inventaire des principales d¹entre elles. Sont passés en revue le statut de l¹entité israélite (Judée et Samarie), l¹évolution institutionnelle de la ville de Jérusalem et de la province de Judée. Ces deux premières parties, »Les Israélites en Judée et Samarie«, »Le statut de la Judée«, permettent à N. de dégager trois thèmes de la plus grande importance, traités dans les parties suivantes: la consistance du sacerdoce israélite, avant et après la crise, avec le problème des Oniades d¹Égypte; le Temple, c¹est-à-dire l¹organisation des espaces sacrés et les questions de profanation, en relation avec les prescriptions bibliques, et enfin, une étude des divers courants juifs, étude qui aide à identifier les opposants au système hasmonéen. La partie qui traite des Assidéens et des Esséniens, provoquera certaienement d¹âpres débats.

Une annexe, »Josèphe et 1 Maccabées« complète ce volume qui provoquera ses lecteurs. Mais, comme l¹écrit Marie-Françoise Baslez dans sa Préface (VII), »provoquer le lecteur est toujours intéressant d¹un point de vue heuristique, tant il importe de remettre sans cesse en cause les idées reçues.« En nous faisant prendre davantage conscience «»que l¹historiogaphie porte toujours la marque de son époque et de son environnement, en particulier l¹historiographie du mouvement maccabéen« ( ibid ., VII), N. nous incite à relire I et II Maccabées en nous débarrassant des problématiques extérieures et générales. Cette lecture s¹avère bénéfique.