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Ausgabe:

Juni/2006

Spalte:

721 f

Kategorie:

Altes Testament

Autor/Hrsg.:

Artus, Olivier

Titel/Untertitel:

Les lois du Pentateuque. Points de repère pour une lecture exégétique et théologique

Verlag:

Paris: Cerf 2005. 214 S. 8° = Lectio divina, 200. Kart. Euro 25,00. ISBN 2-204-07379-2.

Rezensent:

Jean Riaud

Ce livre est le 200e numéro de la prestigieuse collection Lectio divina, et, semble-t-il, le premier de cette collection à être entièrement consacré à l¹étude des lois du Pentateuque. Son auteur qui a publié en 1997 une thèse remarquée par ses pairs, Études sur le livre des Nombres, maîtrise les différentes approches du texte biblique. Grâce à elles, il offre à son lecteur, effarouché par la complexité et l¹extrême diversité des textes législatifs du Pentateuque, une éclairante interprétation de ces textes.

Un premier chapitre situe »les lois dans le contexte littéraire de la Torah«. L¹approche synchronique de trois textes (Gn 2,4b­25; Ex 20,1­7; le livre des Nombres considéré dans son ensemble) aide à préciser l¹articulation proposée par le Tétrateuque entre récits et lois: le récit précède la loi et la fonde. Il en va de même dans le Deutéronome où l¹on retrouve l¹articulation don-loi-rétribution, mais aussi l¹insistance sur le caractère inconditionné du don de Dieu (cf. Dt 6,10­11), ainsi que celle sur l¹»aujourd¹hui« de la relation entre Dieu et son peuple: le don de Dieu n¹est pas acquis une fois pour toutes, il est renouvelé chaque jour et appelle chaque jour la réponse aimante d¹Israël.La »logique synchronique« ne doit pas être opposée à la »logique diachronique«. Celle-ci permet de saisir les motifs et la signification de la coexistence, au sein de la Torah, de corpus législatifs différents, parfois hétérogènes, et provenant d¹époques diverses. Pour traiter cette question, A. étudie trois exemples: les lois concernant la libération périodique des esclaves dans le code de l¹alliance, dans le code deutéronomique et dans la loi de sainteté; les lois concernant les étrangers dans les mêmes codes; la législation recourant à la »formule du talion« dans le code de l¹alliance, mais aussi dans le code deutéronomique et dans la loi de sainteté.

Ce parcours synchronique puis diachronique nous fait découvrir différents éléments qui caractérisent la structure d¹énonciation des lois de la Torah: le premier articule les lois avec les récits qui les précèdent, et fait apparaître la loi comme le prolongement du don de Dieu; il se montre aussi attentif aux »redondances« des énoncés législatifs entre les différents codes; le second quant à lui, met en évidence la détermination historique de la formulation des lois. Grâce à ces deux analyses, la dimension théologale des lois d¹Israël rassemblées dans la Torah apparaît clairement (cf. 104­105).

Ce fondement théologique constitue-t-il le seul élément de spécifité des lois d¹Israël dans le contexte du Proche-Orient ancien? Comment la législation d¹Israël se différencie-t-elle de celle de ses voisins? C¹est à ces questions que répond A. dans le chapitre II en reprenant les exemples du premier chapitre et en menant une enquête comptant trois étapes: une comparaison des lois de la Torah avec des parallèles du Proche-Orient ancien; une comparaison concernant les objectifs, la finalité de la loi, telle que la décrivent les collections législatives; une comparaison des présupposés idéologiques qui fondent les lois. De ces comparaisons des lois de la Torah avec les textes du Proche-Orient ancien, retenons ce point qui nous paraît important et met bien en valeur l¹originalité de la Torah: les concepts de »droit« et de »justice«, attributs de la fonction royale dans le code de Hammurapi, ne sont pas retenus comme fondements des lois en faveur des pauvres par les auteurs de la composition finale des corpus législatifs. C¹est YHWH lui-même qui est le garant du droit des pauvres.

Le troisième chapitre traite de la question de la »hiérarchie« dans l¹autorité des lois, question qui surgit de l¹irruption de problématiques nouvelles au sein de telle ou telle section d¹un corpus législatif. L¹étude du code de l¹alliance, de Gn 1 et 9 et des décalogues (Ex 20,2­17; Dt 5,6­21) fait apparaître que les lois du Pentateuque ne peuvent être interprétées indépendamment les unes des autres: l¹interprétation d¹un texte de loi nécessite que son enracinement socio-historique soit mis au jour, que son degré d¹autorité soit précisé, qu¹il soit éventuellement référé à un texte législatif d¹autorité plus grande, et mis en relation avec les récits qui lui servent de contexte. La prise en compte de tous ces éléments nous invite à une lecture canonique du texte biblique, lecture dont le dernier chapitre fournit des poins de repère pour la conduire.

En conclusion, A. propose de recourir à la catégorie de »rencontre« pour faire une lecture fructueuse des lois du Pentateuque qu¹il a si bien présentées.