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Ausgabe:

Juni/2009

Spalte:

676–677

Kategorie:

Bibelwissenschaft

Autor/Hrsg.:

Schüssler, Karlheinz [Hrsg.]

Titel/Untertitel:

Das sahidische Alte und Neue Testament. Vollständiges Verzeichnis mit Standorten sa 586–620.

Verlag:

Wiesbaden: Harrassowitz 2008. VII, 168 S. u. 9 Tfn. m. Abb. 4° = Biblia Coptica, 4, Lfg. 1. Kart. EUR 59,00. ISBN 978-3-447-05781-3.

Rezensent:

Philippe Luisier

Voici donc le premier fascicule du tome 4 de la »Biblia Coptica«, série dont nous avons eu l’occasion de parler plusieurs fois dans la ThLZ. Au début du compte rendu précédent, ThLZ 133 (2008), 1176, nous nous demandions ce qu’il en était du tome 2 jamais paru, qui doit contenir la description des témoins »sa 121–499«, mais le mystère reste entier. Dans cette première livraison du quatrième tome, nous trouvons réunis au petit bonheur la chance des témoins du Nou­veau Testament, avec quelques fragments de psaumes. Ils sont de nature diverse: évangéliaires (»sa 599« est décrit comme un »Evangelien- und Psalmen-Codex«), lectionnaires, Lettres de Paul ou Épîtres Catholiques etc. »Sa 600«, manuscrit en papier récemment découvert à Dayr al-Naql u-n, contient l’Évangile de Jean; s’il faut attribuer à ce témoin tardif une »besondere Bedeutung«, l’édition que prépare J. Hagen nous le dira; rappelons que pour Jn, nous avons outre l’édition de Horner, celle du manuscrit de Barcelone PPalau Rib. Inv.-Nr. 183 par H. Quecke, qui donne dans l’apparat les variantes de deux manuscrits de Dublin. Quant à »sa 617«, il s’agit de l’Évangile de Luc conservé à Princeton, décrit déjà en 1935 par H. S. Gehman dans un article que la Coptic Bibliography de W. Kammerer relevait au n° 969, mais oublié depuis, au point que dans son édition de PPalau Rib. Inv.-Nr. 181, Quecke affirmait: »andere vollständige saïdische Lk-Handschriften als P sind bisher nicht bekannt« (4); malheureusement, »sa 617«, sur parchemin, est en très mauvais état.
Dans l’Introduction, l’A. relève que ce dernier témoin ne figure pas dans la Liste der koptischen Handschriften des Neuen Testaments– I. Die sahidischen Handschriften der Evangelien (ANTF 8, 13,15), publiée par F. J. Schmitz et G. Mink de 1986 à 1991, que son Verzeichnis vient parfaire et substituer. De fait, l’entreprise de Salzbourg entretient un rapport dialectique avec son aînée de Münster, bien qu’il ne soit pas toujours très loyal. Par exemple (19) on peut lire que »für mich«, c’est-à-dire pour l’A., tel fragment se rattache indubitablement à tel témoin, mais la Liste (482) disait déjà la même chose! D’autre part, la manie d’assigner des numéros dif­férents aux témoins frise parfois l’absurde. En 2003, F.-J. Schmitz a publié une monographie (ANTF 33) sur Jc et 1–2P, où il édite tous les témoins saïdiques de ces écrits, en leur assignant des numé-ros d’ordre. Les mêmes numéros sont utilisés dans l’Editio critica maior du Novum Testamentum Graece de Stuttgart, mais le Verzeichnis n’en tient pas compte, alors que pour son témoin »sa 618«, il suffisait de réduire le chiffre d’une unité pour qu’il fût en correspondance avec la cote donnée par Schmitz, »sa 617«; il nous paraît un peu mesquin de ne pas l’avoir fait et cela obligera les spécialistes à jongler avec des tableaux d’équivalence.
Les détails présentés dans le Verzeichnis sont toujours aussi abondants, parfois trop à notre sens, comme les trois-quarts d’une page pour les varia sur »sa 609L« (95). »Sa 600« est conservé dans le »Store­room« de la Mission polonaise à Naqlu-n (70), mais qu’en sera-t-il dans dix ou vingt ans? On trouve des approximations curieuses: Dayr al-Balā’īzah est dit »südlich von Assiut« (35) et Wādī Sarğa »nahe Asyut« (73), alors que le premier est à 18 kilomètres en amont de la ville et le second encore 8 kilomètres plus au sud, selon la Coptic Encyclopedia. Une bévue p. 130, l. 12, où il faut lire en copte »Markos« au lieu de »Loukas«. L’A., parfois, se corrige lui-même, cf. p. 43, l. 12.
La bibliographie en tête du fascicule est à peu près complète, ce qui évite de recourir aux fascicules précédents pour retrouver la référence exacte à un ouvrage, mais ce n’est pas le cas pour le »Fs Belle da Costa Greene« sous »Petersen« (11), pour lequel il faut consulter le tout premier fascicule du Verzeichnis (12). L’A. ignore délibérément les deux éditions de Mt et Mc publiées par G. Aranda Pérez à Madrid en 1984 et 1988, mais il nous gratifie d’une étude de F. Münter, remontant à 1789, et d’un article de W. F. Engelbreth de 1795 sur les manuscrits coptes de la collection Borgia à Rome. Comme il cite chaque auteur par ordre alphabétique dans ses notices, on trouve pour »sa 603.1« (603): Balestri (publié en 1904), Engelbreth (1795), Gregory (1902), Hebbelynck (1912), Horner (1911), Hyvernat (1896), Münter (1789), Schmitz/Mink (1991), Vaschalde (1921), Zoega (1810). C’est encore mieux quand il cite sa propre édition des Épîtres Catholiques parue en 1991 avant sa thèse de 1969, tout simplement parce que la première est abrégée »Schüssler, CSCO 45« et la seconde »Schüssler, Diss.«: quel avantage à ce désordre?
Commencée en 1995, la rédaction du Verzeichnis a naturellement évolué, l’A. s’étant aperçu, chemin faisant, qu’il devait peut-être changer de méthode. Certes, il eût mieux valu partir d’un bon pied, mais nous l’avons déjà assez critiqué sur ce point. On s’apercevra des changements, en général tacites, à travers les variations sur le mode de dater les témoins dans l’index intitulé »Die Bibeltexte im Überblick«. Dans le tome 1, fasc. 1 (1995), 109, on lit: »wurde er [sc. der Textzeuge] bisher unterschiedlich datiert, dann ist das ältere Jahrhundert genannt«. La formule change en 1.3 (1998), 104: »wurde er bisher unterschiedlich datiert, dann ist das Jahrhundert genannt, das dem aktuellen Stand der Forschung entspricht«. Le fascicule 1.4 ne spécifie plus rien, mais on retrouve la phrase exacte de 1995 dans 3.1 (2001), 107, et dans les trois autres fascicules du même tome. En revanche, notre fascicule 1 du tome 4 présente une nouveauté (153): »wurde er bisher unterschiedlich datiert, dann ist das Jahrhundert genannt, das nach Meinung von Schüssler das wahrscheinlichste ist«. Dans un tableau récapitulatif, il serait peut-être préférable d’indiquer les deux dates extrêmes, quand il y a une fourchette, mais on admirera l’assurance prise par l’A. au long de son travail.
Puisque nous parlons d’index, le Verzeichnis s’enrichirait encore s’il y en avait un pour le lieu de provenance des témoins chaque fois qu’il est connu. Dans ce fascicule, deux proviennent par exemple d’Antinoé, »sa 592«, un feuillet fragmentaire de l’Apocalypse, et »sa 619«.
L’A. se réfère (109) à un témoin coté »sa 885«: il y aura donc bien des fascicules à venir. Puisqu’il mentionne dans le Vorwort les coûts de son entreprise – les deux premiers volumes ont dépassé le demi-million d’euros –, on souhaite à l’A. de trouver de généreux mécènes.