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Ausgabe:

Juni/2009

Spalte:

663–665

Kategorie:

Allgemeines

Autor/Hrsg.:

Haacker, Klaus

Titel/Untertitel:

Logos – Logik – Lyrik. Engagierte exegetische Studien zum biblischen Reden Gottes. Festschrift für Klaus Haacker. Hrsg. v. V. A. Lehnert u. U. Rüsen-Weinhold.

Verlag:

Leipzig: Evangelische Verlagsanstalt 2007. 416 S. gr.8° = Arbeiten zur Bibel und ihrer Geschichte, 27. Geb. EUR 48,00. ISBN 978-3-374-02523-7.

Rezensent:

Jean Riaud

Ce volume à la présentation matérielle impeccable est un hom­mage rendu au Prof. Dr. Klaus Haacker à l’occasion de son 65ème anniversaire par ses collègues et ses étudiants. Les contributions sont regroupées sous trois sous-titres, »Geschichte, Theologie, Hermeneutik«. Sous le titre »Lyrik«, sont données une bréve biographie de K. Haacker et la liste des auteurs qui ont apporté leur concours à ce volume dont nous réjouissons de mettre en valeur, autant que faire­ se peut, la richesse.
En introduction, F. Vouga, à partir de Jn 1,1–18 dont il donne une traduction à partir de P66, suivie d’un commentaire, montre excellemment que cette introduction du IVème évangile n’est pas un »prologue«, mais un »poème« dans lequel se déploie, grâce aux ressources qu’offre la poésie, toute une théologie.
Ouvre la première partie, »Geschichte«, la contribution de M. Karrer et O. Cremer, »Vereinsgeschichtliche Impulse im ersten Christentum«, consacrée à l’importance que revêtirent les associations religieuses au Ier siècle de notre ère, et à la manière dont les premières communautés chrétiennes formèrent de telles associations. B. Wander précise l’identité du »sogenannten Gegner im Galaterbrief«. Il s’agit d’un mouvement en relation avec les commencements de la Guerre juive (66–74 AD). D’où la virulence de la polémique de Paul. Dans son étude »Amt und Autorität im frühes­ten Christentum – aus evangelischer Sicht«, Eve-Marie Becker at­tire l’attention sur divers aspects qui caractérisent ces deux fonctions dans le mouvement de Jésus, les communautés pauliniennes et ce qu’en dit la tradition évangélique. Th. Pola remarque dans sa contribution »Der religionsgeschichtliche Hintergrund des Tamidopfers des Hohenpriesters in Lev 6,12–16« que Lev 6,12–16 est passablement négligée par l’exégèse contemporaine. À tort, car, selon lui, ce texte peut être mis en relation avec les moments de prières mentionnés en Ac 3,1; 10,3.30; Lc 1,9 s. et le moment de la mort de Jésus.

La partie »Theologie« rassemble treize textes. H. Kvalbein pose la question »Wem gehört das Reich Gottes?« et y répond en proposant la lecture de Mc 10,13–15; Lc 6,20; Mt 5,3; le royaume de Dieu est un don qui ne peut être reçu que par des mains vides. M. Vahrenhorst (»Die Bergpredigt als Weisung zur Vollkommenheit«) examine la structure du Sermon sur la Montagne en Mt en prenant en considération le fait que le discours est construit autour de la pri­ère du Seigneur ainsi que le message des différentes péricopes et l’opposition entre le comportement préconisé et celui des hypocrites (Mt 6,1–8). L’opposition entre »hypocrites« et »parfaits« joue un rôle important dans les versets qui suivent Mt 5,48. H.-J. Stein (»Zur Vergebung der Sünden«) interprète Mt 26,28 en accordant une particulière attention au conflit de Jésus avec Israël qui culmine en 27,25, et à la communauté de Matthieu. C’est à la signification théologique de l’espace géographique tel qu’il apparaît dans l’évangile selon Matthieu, et tout particulièrement de la géographie de la Galilée que s’intéresse J. Zangenberg (»Pharisees, Villages and Synagogues. Observations on the Theological Significance of Matthew’s Geography of Galilee«). L’importance de la Galilée est manifeste dans des passages comme Mt 2,22–23; 4,15 et 28,16–20 où une nouvelle conception de la Terre promise apparaît et ce, après la catastrophe de 70. »Prophet oder Messias?« M. Wolter répond à cette question en faisant l’exégèse de Lc 24,19–27; la mort de Jésus a conduit les deux disciples à renoncer à leurs espér­ances messianiques pour ne voir en Jésus qu’un prophète.
Avec D. G. Duhn, nous abordons l’épître aux Romains (Paul’s Letter to Rome; Reason and Rationale). Selon lui, le corps de cette lettre montre que le propos de Paul est de défendre son évangile comme bonne nouvelle de Jésus Messie pour tous les croyants. Pour étayer son propos, l’apôtre procède en trois temps en traitant les thèmes suivants; l,18–5,11 (bonne nouvelle pour les Juifs et pour les Gentils); 5,12–8,39 (bonne nouvelle au sujet de la Loi); 9,1–11,36 (bonne nouvelle au sujet d’Israël). La lecture de Rm se poursuit avec la contribution d’A. Lindemann (»Paulus und Elia. Zur Argumentation in Röm 11,1–12). Paul affirme que Dieu n’a pas rejeté Israël, et argumente en précisant qu’il est lui-même un Israélite, et évoque les »sept mille hommes qui, au temps d’Elie, n’ont pas fléchi le genou devant Baal«. Les Juifs chrétiens sont maintenant le reste choisi par grâce. Les Juifs non croyants au Christ sont-ils maintenant les »adorateurs de Baal«? Paul fait le rapprochement, mais ne se réjouit pas que ce soit la fin du chemin de Dieu avec Israël.
C’est de l’eschatologie dans la lettre aux Hébreux que B. Klappert traite (»Hoffender Glaube, kommender Christus und die neue Welt Gottes; Hebräer 11,1–12,3«). Il fait l’exégèse d’Heb 11,1–12,3 mais en prenant en compte deux présupposés; l’épître est adressée à une communauté juive chrétienne peut-être établie à Rome, et traite de l’espérance en la venue du Messie et de la nouvelle Jérusalem. Écrit politique, elle préconise la résistance à l’idéologie de la »Rome éternelle«, et répond aux questions posées au sein du Judaïsme après la destruction du second Temple à la fin du I er siècle et durant le règne de Domitien (84–98). H. Omerzu pose l’importante question: »Paulus als Politiker? Das Paulinische zwischen Ekklesia und Imperium Romanum«. La réponse est donnée à partir d’une analyse très précise des principaux passages de I Corinthiens.
Les deux contributions suivantes concernent les évangiles synoptiques. Celle de P. Pokorny´ (»Spuren einer alten Christologie in der Passionsgeschichte«) traite de la signification de la désignation »Fils de l’homme« en Mc 14,62. Dans la Bible et dans la littérature juive, l’expression »Fils de David« évoque un nouveau roi. E. Lohse (»Der Sohn Davids als Helfer und Retter«) montre que, dans le Nouveau Testament, son sens est modifié; »Fils de David« désigne le sauveur du Monde.
2Tm 2,11–13 est une hymne qui célébre la communion à la mort du Christ dans le baptême. Selon R. Riener (»Taufkatechese und Jesus-Überlieferung«), elle dépend de traditions pré-lucaniennes (Lc 22,28–30.32–34 etc). On retrouve ces traditions et aussi certaines traditions pré-johanniques en d’autres textes qui ont trait au baptême, comme Rm 6,3–11; Jc 1,2–27; 1P 1–4; 1 Jn 2, 7–29; 2Co 1, 15–22. K. Elermann (»Die synoptischen Gleichnisse und die johanneischen σημεῖα – ein redaktionskritischer und textpragmatischer Vergleich«) remarque qu’Is 6,9 s se retrouve en Mc 4,10–12 à propos des paraboles et en Jn 12,39–50 à propos des miracles de Jésus. Cette constatation le conduit à établir une comparaison entre les paraboles des synoptiques et les σημεῖα de Jn, et à en dégager la signification.


La première contribution de la troisième partie, »Hermeneutik«, est celle de Judith Hartenstein (»Überlegungen zum Erkennen und Vermeiden von Antijudaismus in neutestamentlicher Exegese«) qui traite de l’antijudaïsme dans le Nouveau Testament en analysant Mt 23 et Heb 8,7–13, et fait des suggestions pour éviter l’antijudaïsme dans la lecture des textes bibliques. G. Schimanowski (»Der ›Messias Israels‹ im Religionsunterricht«) s’intéresse à la manière dont est présenté le titre Christ/Messie dans l’enseignement à l’école ou dans la caté­chèse. Pour ce faire, il examine les publications des quinze dernières années. U. Rüsen-Weinhold (»Auf der Suche nach Worten – zur Frage nach einer gerechten Übersetzung«) propose plusieurs règles à respecter lorsqu’on traduit la Bible; prendre en considération l’état actuel de la recherche; se demander quels seront les lecteurs et si la traduction leur est appropriée; le traducteur doit être conscient de son milieu; enfin la traduction doit être utilisable dans la liturgie et la catéchèse. Dans l’approche exégétique des textes pratiquée par K. Haacker, et qu’il présente, Volker A. Lehnert (»Exegetisch Gott Begegnen«) rappelle que l’exégèse ne doit pas se contenter de présenter les actes et les croyances des anciens croyants; elle doit rechercher la voix de Dieu caché dans les textes bibliques. L’exégèse du Nouveau Testament est plus qu’une approche philologique. C’est un acte de foi.
Puisse cette énumération des contributions donner une idée de la richesse de ce volume dont les exégètes néotestamentaires devraient titrer un grand profit. On regrettera cependant qu’un index des textes cités et des auteurs mentionnés n’ait pas été dressé. Cette re­marque n’entache aucunement notre admiration des travaux offerts au jubilaire dont nous admirons la grande œuvre exégétique.