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Ausgabe:

November/2008

Spalte:

1175–1177

Kategorie:

Bibelwissenschaft

Autor/Hrsg.:

Schüssler, Karlheinz [Hrsg.]

Titel/Untertitel:

Das sahidische Alte und Neue Testament. Vollständiges Verzeichnis mit Standorten sa 561–585.

Verlag:

Wiesbaden: Harrassowitz 2006. VIII, 196 S. m. Abb. u. Tab. 4° = Biblia Coptica, 3, Lfg. 4. Kart. EUR 59,00. ISBN 978-3-447-05510-9.

Rezensent:

Philippe Luisier

Les lecteurs de ThLZ ont pu déjà lire quatre comptes rendus sur la grande entreprise intitulée »Biblia Coptica« lancée par le »Forschungsinstitut für Koptologie und Ägyptenkunde« de l’Université de Salzbourg (125 [2000], 965–966; 126 [2001], 909; 128 [2003], 376–378; 131 [2006], 1043–1045). Avec le présent fascicule, c’est le tome 3 du répertoire des manuscrits bibliques dans la langue saïdique qui s’achève, mais nous ne savons toujours pas ce que nous réservera le tome 2, qui n’a pas encore été publié. Le prochain fascicule qui nous est promis p. VII en fera-t-il partie, ou passerons-nous déjà au tome 4? Nous n’en savons rien et l’A. nous tient en haleine.
Nous ne répéterons pas ici les critiques exprimées dans les précédents comptes rendus, qui touchent avant tout des questions de méthode. Il y a cependant une option que nous n’arrivons toujours pas à justifier: pourquoi l’A. appelle-t-il »unediert« un texte qui a été collationné dans une édition publiée? Cela frise le ridicule, à notre sens, pour »sa 576–578«, témoins des Épîtres Catholiques que l’A. lui-même a vus et utilisés dans son édition du Corpus Scriptorum Chris­tianorum Orientalium 528/Copt. 45. Avec la mention d’inédit, on fait croire au néophyte que tous ces témoins sont inconnus, alors que beaucoup d’entre eux ont été intégrés depuis presque un siècle dans l’apparat de Horner ou bien dans des publications plus récentes. Lorsque A. Vaschalde, dans sa série d’articles sur »Ce qui a été publié des versions coptes de la Bible«, est arrivé au Nouveau Testament, il a eu soin d’avertir le lecteur: »Il n’est peut-être pas hors de propos de rappeler ici que le cadre de notre travail ne comprend que les fragments qui ont été publiés tels quels« ( Revue biblique 29 [1920], 255). Il n’était pas hors de propos non plus, dans le Verzeichnis, de donner au moins ce genre d’avertissement. Mais pourquoi ne pas mettre plutôt la mention »collationné par X sous la cote Y«?
Le fascicule commence par »sa 561«, un bien piteux numéro pour le prestigieux codex PPalau Rib. 181–183 qui inaugurait sous le sigle »sa 1« la série des manuscrits dans F. J. Schmitz, G. Mink, Liste der koptischen Handschriften des Neuen Testaments – I. Die sahidischen Handschriften der Evangelien (ANTT 8, 13, 15), I – IIa – IIb, Berlin 1986–1991. Aujourd’hui, ce codex n’est plus conservé à San Cugat del Vallés, mais à l’Arxiu Históric de la Companyia di Jesús a Catalunya, dans Barcelone même. Nous l’avons vu au mois de septembre dernier et maintenant, les trois Évangiles sont à nouveau reliés ensemble – on sait que Jn manquait, lorsque H. Quecke édita Mc et Lc en 1972 et 1977, ce qui lui causa de compréhensibles difficultés quand il eut à décrire le manuscrit, même dans l’édition de Jn parue en 1984. Il serait très utile d’en donner une nouvelle description codicologique complète, pour éclaircir tous les points. Quant à la singulière position des trois Évangiles dans le codex, à savoir dans l’ordre Lc-Jn-Mc, elle provient selon nous uniquement de la longueur décroissante des textes. Mt, de par ses dimensions, ne pouvait être relié avec les trois autres et gageons que réapparaîtra un jour ce précieux témoin.
Les liturgistes seront heureux de la longue description de »sa 570L«, 46–64, le lectionnaire bilingue M 615, même si les seize pages que L. Depuydt lui accordait dans son Catalogue of Coptic Manu­scripts In the Pierpont Morgan Library, Louvain 1993, n° 54, étaient déjà bien nourries. Le bibliste, d’autre part, se gardera de prendre à la lettre le mot »traduction« dans le »Sonstiges« de p. 50: »Textfolge sukzessiv, d. h. im Anschluss an den griechischen Text folgt die Übersetzung in koptischer Sprache«. Nous avons discuté, dans l’appendice sur la question des bilingues à nos Citations vétéro-testamentaires, Genève 1998, 247–256, plusieurs passages de M 615 collationnés sur l’édition photographique, cf. nos n° 18–31. Nous avions constaté que si le texte grec et le texte copte correspondent souvent l’un à l’autre, ce n’est pas toujours le cas dans les quelques versets étudiés: quel serait le résultat d’une analyse plus poussée? On ne saurait donc parler sans nuance de traduction copte du grec, mais il convient de formuler la description avec prudence: »au texte grec fait suite le texte copte«.
Parmi les points très positifs du Verzeichnis, il faut relever que l’A. indique la provenance du manuscrit quand elle est connue. Mais il y a quelque chose d’illogique à spécifier sous »sa 581.9«, 96, que le feuillet vient du Monastère Blanc, comme si les huit précédents venaient d’ailleurs. Dans le »Sonstiges« de p. 93, l’A. avait du reste bien signalé la provenance du manuscrit, probablement sur la base du Catalogue général des antiquités égyptiennes du Musée du Caire cité p. 96. Il serait alors préférable d’unifier le mode de présentation et de noter une seule fois, dans la description générale, le lieu d’origine, en ajoutant une référence précise à la source du ren­seignement. On veut bien croire sur parole ce que l’A. nous dit, mais pourquoi ne pas nous offrir encore ce détail, alors qu’il y en a tant d’autres répandus à profusion?
À la fin du fascicule, 143–196, on trouve l’index général du tome 3, qui épargne au chercheur l’ennui de feuilleter les index partiels de chaque fascicule, mais qui du coup les double: c’est toujours la même générosité, voire le même luxe de présentation. Avec cet index et celui du tome 1, on peut utiliser avec profit l’imposante documentation accumulée dans le répertoire, mais on s’aperçoit mieux encore les lacunes à combler. Pour n’en citer qu’une seule, il manque ainsi à l’appel »sa 128« de la Liste, le manuscrit Horner 111, qui contient dix-huit chapitres de Mt.
Un répertoire tel que celui-ci ne devient vraiment efficace que lorsqu’il est complet. Pour le moment, si l’on veut étudier un verset quelconque de la Bible saïdique, on ne peut se satisfaire du Verzeichnis, mais il faut aussi recourir aux travaux bibliographiques antérieurs. Ceci dit, il ne manque pas de nouveautés dans notre fasci­cule, même de toute dernière actualité: alors que le »Vorwort« est daté de novembre 2006, »sa 585.5« est un fragment de l’Apocalypse publié dans le Journal of Coptic Studies de la même année: le fait que l’A. était aussi l’éditeur du Journal explique tant d’opportune célérité. Espérons qu’il en sera de même pour les prochains fascicules. L’œuvre semble bien avancée, puisque la note 2 de p. 57 nous ap­prend incidemment que la cote 820L est déjà attribuée.